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Sur les hauteurs de la Turquie, 5 jours d’Ayder à Ani.

Dernière mise à jour : 29 juil. 2019

C’est avec les pieds dans la neige que nous avons terminé notre voyage en Turquie, au cœur de la région la plus froide du pays mais avec de magnifiques découvertes comme la cité oubliée d’Ani, l’un de nos plus gros coups de cœur du pays! Sans oublier le trajet en train à bord du célèbre Doğu Express.

Le cadre sauvage d'Ani

Notre premier bol d’air frais nous l’avons pris aux côtés de nos copains de Pas Si Loin, pour une randonnée galère avec de la neige jusqu’aux genoux, un sentier introuvable sous ce beau manteau mais des points de vue magnifiques sur les massifs autour du village perché d’Ayder.


Pour arriver jusqu’ici la route sillonne dans les cultures de thé en longeant la rivière déchaînée d’une part et de magnifiques cascades de l’autre, séparés par des ponts Ottomans par endroits (notamment autour de Çamlıhemşin). Il faut tout de même faire abstraction des hôtels et restaurants fleurissants -et moches- qui jalonnent le cheminement. On a pu profiter de ces beaux paysages à l’arrière d’un camion avec les bottes de foin!


En montant la végétation change peu à peu pour laisser place aux sapins et… à la neige!


On attaque la randonnée vers le sommet d’Husyer sous un magnifique soleil et ciel bleu! Les montagnes sont splendides et enneigées sur leurs cimes, de vraies beautés!





On entame la randonnée sur un petit sentier qui s’avère mener à l’autre bout du village on décide donc de couper à travers la forêt pour rejoindre la trace. On s’amuse à deviner les traces d’animaux… ours, loups ou bien lynx, lapins..! Une chose est sûre, y en a du monde ici!







Assez rapidement on retrouve la trace et le sentier qui sillonne dans cette forêt dense… qui se tapisse peu à peu d’un manteau neigeux. Au détour d’un lacet, on reperd la trace, zut! On s’engage donc dans un micmac d’arbustes, de rhododendrons et sapins. Armés de nos GPS, on navigue à l’aveugle en direction du sentier. On devra donc jouer des bras, faire travailler les cuissots et s’aventurer pour finir par le retrouver!


Mais la vue qui s’offre à nous tout au long de cette épopée nous fait vite oublier nos efforts et pieds trempés!


Nous suivons donc la trace dans une pente escarpée et la progression se fait de plus en plus difficile et lente du fait de la hauteur de neige -jusqu'aux genoux voire plus!- et de la fatigue qui s’est accumulée dans la montée périlleuse.


Mais quel panorama! On a le souffle coupé -bon on sait plus trop si c’est l’effort ou la vue-.


Le temps commence à se couvrir et la montée s'est avérée plus longue que prévu donc on décide finalement de ne pas aller au sommet.


Après avoir cassé la croûte succinctement, on entame la descente sur la piste encore couverte d’un bon manteau neigeux avant de laisser place à la terre. Nous avons donc fini cette randonnée après 8h et quelques 900m de dénivelés, beaucoup de belles images en tête, de sympathiques discussions et un bonheur non dissimulé de retrouver du chaud!

En tous cas, merci les copains de nous avoir suivis dans cette folle aventure jusqu’au bout!


 

Nous reprenons la route chacun de notre côté pour nous rendre vers le lac de montagne d’Uzungöl. Ce site, très prisé, est principalement fréquenté par les touristes du Golfe qui viennent en masse profiter du cadre bucolique. Le tour du lac n’en reste pas moins agréable et offre de belle vues sur les montagnes environnantes et la célèbre mosquée du village.


Pour un point de vue plus spectaculaire il est possible de grimper sur le belvédère aménagé en contre-haut du lac. Bon on s’est sentis un peu bêtes en étant les seuls -sans dec- à ne pas faire de selfie et juste profiter de la vue..!


 

La route qui nous mènera ensuite vers Erzurum, la ville la plus froide de Turquie, est un voyage à elle toute seule. Elle traverse les plus hautes vallées du pays et permet de profiter d’un cadre magnifique, entre villages perchés et troupeaux en pâturage.


Erzurum est une ville tranquille et chargée d’histoire, on y trouve de belles mosquées, des caravansérails datant de l’invasion mongole et un énorme château! C’est également une station de ski réputée dans tout le pays.


Mais la principale attraction touristique est la série de tombes particulièrement bien conservées qui, dans ce cadre de haute montagne, offre une ambiance bien particulière.


 

C’est de là que nous avons embarqué à bord du célèbre Doğu Express, un train mythique en Turquie qui relie la capitale Ankara à Kars. Le trajet, sorte de petit Transsibérien, chemine pendant 24h sur plus de 1.000 km.


Tout le monde ici nous avait recommandé de prendre ce train! -C'est un peu leur Orient Express-. On a donc décidé de le prendre sur la dernière portion qui est paraît-il la plus belle... et on confirme! La vue depuis les hublots est à couper le souffle! Les cimes encore enneigées contrastent avec le vert des sapins. On a même vu de nombreuses traces de pattes d'ours dans la neige!



La première partie du parcours est riche en monts enneigés, puis les vallées se dégagent et laissent apparaître des monts de couleurs variées et à la géologie particulière. On peut reconnaitre des mini-Cappadoce par-ci, des pentes très minérales façon haute montagne par-là. Par contre les petits villages alentour semblent davantage ruraux et plus pauvres que ceux vus jusqu'ici.




 

Les turcs nous ont très rarement conseillé la ville de Kars que l'on a pourtant trouvée plus charmante que d'autres avec sa forteresse, ses maisons belle époque et ses mosquées. Il faut dire que la ville est restée plusieurs années sous domination russe et son architecture s’en ressent fortement!



On retrouve des inspirations plus européennes et d’anciennes églises aujourd’hui converties en mosquées. L’une des plus belles d’entre-elles est celle de Fethiye avec son intérieur bleu atypique.


L’ancienne église arménienne -ou russe selon les locaux…- aujourd’hui appelée mosquée Kümbet, offre une bonne introduction au style architectural du pays -"ennemi"- voisin et du site d’Ani.


 

En arrivant sur ce site d'Ani nous avons été impressionnés par la taille des doubles remparts qui protégeaient jadis cette ville. Elle était la capitale d'Arménie avant d'être prise par différents conquérants, rasée et laissée à l'abandon par les Mongols. Aujourd'hui un impressionnant canyon sépare l’Arménie de la Turquie et la présence de militaires de part et d’autre donne un caractère un peu austère à la visite de ce lieu désolé.


D'ailleurs la partie comprenant le château appartenait encore à l'Arménie jusqu'en 2016 quand le site -dans son intégralité- fut inscrit au patrimoine héritage Unesco et donc rattaché à la Turquie...


La cité possède une atmosphère mélancolique et romantique à la fois avec son herbe verte, son canyon et ses ruines en pierres rouges. La visite se fait à pied, au milieu de la végétation sauvage et de quelques troupeaux vaguant tranquillement dans ces étendues désertiques, on a adoré! Attention tout de même vous risquez de croiser quelques serpents dans les hautes herbes.


On se balade alors dans cette nature éblouissante où l'homme est jadis venu s'installer. On a pu visiter un ancien palais, une mosquée aux briques rouges et noires, l'ancien château qui surplombait la ville mais aussi les belles cathédrale et église de St Grégoire/Georges dont la simplicité fait ressortir le travail de la roche et l'architecture.


L’église de Saint Grégoire, située un peu en retrait du site, cachée dans la pente du canyon, est la mieux conservée et présente de belles fresques orthodoxes.


Au pied du canyon passe la voie de la soie, une randonnée qui paraît assez magique, au sein d'un cadre grandiose sur fond de monts enneigés et des restes d'habitats troglodytiques -mais on n’a pas eu le temps de comprendre si elle était toujours accessible ou non car la pluie venait se mêler à l'atmosphère déjà si particulière du site.


 

Nous relevons une dernière fois le pouce en l’air en direction de la Géorgie avec une petite pause au dessus de l’ancien village de Çamçavuş aujourd’hui englouti sous les eaux du barrage de Kars. Il est devenu célèbre car le minaret de la mosquée émerge fièrement au dessus de l’eau, constituant le dernier témoin de la cité disparue.


 

On a aimé :

  • Le cadre verdoyant et enneigé de la route menant à Ayder.

  • La route pour Erzurum et les tombeaux de la ville.

  • Le Doğu Express, une expérience à part dans notre voyage.

  • Le site d’Ani, notre plus gros coup de cœur en Turquie.


Bon à savoir : le Doğu Express est également le moyen le plus économique pour traverser la Turquie, le trajet de 24h ne coûte que … 5€ en classe économique. Mais il est extrêmement prisé par les jeunes turcs en quête d’aventure, surtout en hiver, et il faut donc réserver à l’avance pendant les périodes de vacances scolaires.



Notre budget pour 5 jours à deux : 48 €

  • 25 € pour deux nuits d’hôtel avec nos copains

  • 5 € de train = Doğu Express

  • 15 € de nourriture

  • 3 € pour visiter Ani



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