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Erevan et ses alentours, immersion au cœur de la capitale Arménienne.

La capitale Arménienne peut revêtir de nombreux visages. Son centre -très européanisé, regorge de parcs, restaurants, cafés où il fait bon déguster les vins locaux ou plats d’influences diverses- contraste avec la périphérie très pauvre que l’on traverse pour s’y rendre. Dominée par l’imposante silhouette du mont Ararat, Erevan est située au cœur d’un incroyable réseau de sites historiques bien plus intéressants que la ville moderne.

Le monastère de Geghart, à deux doigts de la capitale.

Nous avons apprécié notre séjour dans la capitale Arménienne. En arrivant par le nord, nous avons pris peur en voyant la silhouette de la ville avec ses blocs hérités de l’ère communiste et son manque absolu de charme. Mais en prenant le temps de la découvrir nous avons apprécié flâner dans les rues aérées et ses nombreux espaces verts où les locaux se prélassent ou partagent une partie de Tavla ou d'échecs.


Au centre d’art Cafesjian, a.k.a. La Cascade, on a aimé l'ambiance ''arty'' et le fait de pouvoir naviguer dans ce jardin en admirant fontaines et œuvres variées avec un petit coup de cœur pour les statues rondelettes et potelées de Botero. Depuis le haut nous pouvons admirer le mont Ararat au loin -où un certain Noé aurait atterri avec une arche...-. Nous sommes descendus par l'escalator pour admirer les œuvres gratuites à l'intérieur du monument avant de poursuivre dans ce quartier moderne.


Autour, toutes les rues baignent dans une ambiance un peu "bobo-chill" avec de belles terrasses et des bars à vin.


Nous sommes passés par le quartier de Kond, seul quartier -un peu mal famé- avec des vestiges de maisons historiques qui n'ont pas encore laissé place aux immenses barres d’immeubles vitrées. Il ne conserve malheureusement pas vraiment de charme, les ruelles anciennes disparaissant d’années en années au gré des projets immobiliers, laissant les habitants locaux vivre dans des conditions de pauvreté très visible...


La capitale Arménienne présente deux visages très marqués, les immeubles modernes et luxueux côtoient des vestiges du bloc soviétique beaucoup plus... délabrés...



En redescendant du quartier nous sommes passés voir la mosquée bleue, magnifique ensemble de bâtiments financés par le voisin Iranien.


La place de la République est LA place aux allures très soviétiques et avec de magnifiques bâtiments roses tous symétriques. Elle accueille notamment le Palais du Gouvernement, le Ministre des Finances et le Musée d’Histoire d’Arménie, ainsi qu’une fontaine célèbre pour ses sons et lumières nocturnes.

Le marché aux puces Vernissage et ses tapis colorés, ses bijoux, ses échiquiers, peintures, livres et ses breloques en tout genre font partie des autres attractions de la capitale ainsi que la cathédrale Saint-Grégoire l'Illuminateur, toute récente et élégante malgré sa sobriété.


L'église Katoghiké est également notable, elle présente une jolie alliance entre les bâtisses d’époques très différentes mais d’un style architectural identique.


Dans le cœur branché de la ville, les restaurants Vegan, bobo, alternatifs ou stylés pullulent et de nombreux passages sont dotés de fresques peintes ce qui donne beaucoup de charme à ces endroits habituellement sombres.


Le marché GUM, avec ses fruits secs et confits, sa viande séchée et des fruits et légumes -plus ou moins- locaux est également à visiter pour les gourmands tout comme la gare Sasuntsi Davit d’inspiration très communiste.


La ville prend une toute autre atmosphère une fois la nuit tombée. Animée et branchée, la ville reprend vie de façon plus paisible. Les familles sortent admirer le spectacle de la fontaine de la place de la république, les jeunes couples s’arrêtent boire un verre de vin en terrasse, les touristes continuent de déambuler aux côtés des habitants en se fondant dans la masse.


 

Nous avons également profité d’une après-midi entière pour un douloureux mais instructif et nécessaire passage au musée du Génocide Arménien.


À l'extérieur, un monument rappelle les 12 régions perdues autour d'une flamme éternelle pour ces déportés ainsi qu'un pic divisé pour rappeler ce peuple brisé.


L'ampleur du massacre perpétré par l'empire Ottoman au début du XXème siècle est effarant avec à minima un million et demi de victimes. Ce qui représentait à l'époque deux tiers de la population arménienne.


Le musée dévoile chronologiquement le dérapage de l'Homme. Au gré des années et des photos, journaux ou vidéos, nous prenons conscience de l'horreur.


Les méthodes de massacre, torture, propagande et déportation rappellent tristement celles d'Hitler qui s'est d'ailleurs inspiré de celles ci.


Si on connaissait le génocide de 1915, on ne savait pas qu'il avait commencé bien avant avec la répression du peuple arménien dès 1878 avec les premiers actes de violence, extermination et purge ethnique et ce jusqu'en 1922 ou 25. Soit près de 50 ans de persécution, massacre et barbarie.


Aujourd'hui seule une trentaine pays reconnaissent ce génocide qui aura décimé ce peuple et conduit à la diaspora de 8 millions d'Arméniens...


L'entrée est gratuite, la quasi-totalité des panneaux explicatifs sont traduits en français et il est possible de se joindre à une visite guidée. La visite complète est assez dure, éprouvante moralement mais fait selon nous partie des immanquables pour les voyageurs de passage dans la région.


 

Plusieurs monastères et lieux saints sont accessibles depuis la capitale -trouver les transports en commun révèle toutefois de la bravoure… merci le Lonely Planet sur ce coup là!- Nous en avons visité deux : les monastères de Geghart et Khor Virap.


Le premier est enclavé dans de jolies gorges bien plus minérales et arides que les précédentes, il daterait du IVème siècle avant JC mais aurait été moult fois endommagé et nous profitons donc de monuments du XIIème s. essentiellement.


Le Gavit est rempli de touristes qui grouillent et de brouhaha assourdissant, nous ne sommes plus habitués à ce monde! La proximité de la capitale en fait une étape touristique immanquable...


Aux côtés du bâtiment principal on accède aux niches ou chapelles gravées à même la roche avec le tombeau du prince -qui a construit ce lieu- et de sa femme. On peut y voir deux lions et un aigle avec une proie gravés. On peut aussi trouver une source dans une pièce adjacente. L’ensemble des bâtiments est baigné dans l’obscurité quasi-totale ce qui ajoute à l’expérience spirituelle.


En ressortant du bâtiment et en empruntant un tunnel, on accède à une chambre funéraire qui possède une acoustique unique. On a d'ailleurs eu la chance d'entendre des chants a capella d'une douceur et pureté infinies au son cristallin. De quoi donner des frissons!

















 

Niché au cœur de la vallée avec le célèbre mont Ararat encore enneigé qui se dessine derrière lui, le monastère de Khor Virap ne manque pas de charme et se révèle très photogénique par beau temps..


On a eu de la chance de pouvoir apercevoir le mont qui passe son temps caché dans la brume due à la pollution qui envahit quotidiennement la plaine, avant d’admirer le sanctuaire en pierre volcanique.


Saint Grégoire y aurait été emprisonné dans un puits pendant plusieurs années avant de pardonner son bourreau.

 

On a aimé :

  • le Musée du Génocide Arménien

  • le quartier des Cascades

  • les chants de Geghart et le cadre montagneux

  • le site de Khor Virap avec le Mont Ararat en arrière-plan


Bon à savoir :

  • L’ensemble des monastères proches de Erevan sont accessibles en transports en commun bon marché, cependant tout le monde envoie les touristes vers les tours organisés ou les taxis. N’hésitez pas à faire un tour sur les blogs de voyage, WikiVoyage ou le Lonely Planet pour ne pas vous faire plumer!

  • Erevan, et les arméniens en général, adorent les français! C'est donc tout naturellement que la francophonie se retrouve partout en ville et que les boulangeries françaises -souvent un peu onéreuses- se multiplient en ville pour notre plus grand plaisir!

  • Erevan a été le témoin d'une révolution douce en 2018 dont personne n'a vraiment parlé... on vous invite vivement à vous renseigner sur le sujet, qui sait peut-être qu'un jour nous saurons nous en inspirer! La jeunesse a notamment pris possession du palais présidentiel et de l'assemblée tout en respectant scrupuleusement la Constitution!

Pour plus d'info faites un saut sur la page Wiki ou visionnez le documentaire I Am Not Alone sélectionné au Tiff de Toronto.


Notre budget pour 4 jours : 61 €

  • 57 € de nourriture pour deux (dont trois restos et un petit déjeuner en boulangerie française... on a un peu craqué...)

  • 4,30 € de transport (2 trajets en métro, un bus vers Geghart et un bus vers Khor Virap, les retours en stop!)



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