La moitié Nord de la côté Égéenne est moins impressionnante que la partie Sud, les plages moins prisées et les sites antiques moins courus, elle n’est cependant pas dépourvue d’attraits entre les villes jeunes et branchées d’Izmir et Çanakkale et la douceur de vivre très hellénique d’Ayvalik.
Nous avons tout d’abord fait halte dans la ville d’Izmir, réputée comme la ville la plus ouverte d’esprit et démocratique de Turquie. Malheureusement pour nous les principaux sites historiques étaient alors en restauration.
Qu’à cela ne tienne nous en avons profité pour goûter aux délices locaux -la ville est également réputée pour sa gastronomie- et à l’ambiance très “chill” de son centre ville.
Parmi les quelques monuments visibles nous nous sommes arrêtés devant la jolie mosquée bleue dorée avant de nous perdre dans le bazar et découvrir plein de nouvelles saveurs (kokorec, boyoz, şalambi, et la fameuse bomba d'Izmir -sorte d'injection brutale de calories sous forme d’une boule de Nutella fourrée dans une crêpe très fine-).
Or, objets bling bling, robes de soirée et breloques en tous genres se succèdent de quartiers en quartiers. Un bazar couvert au sein d’une ancienne mosquée est plus organisé et charmant. Mais la rue des juifs -qui abritait jadis plusieurs synagogues- est sûrement la plus typique avec les marchands de nourriture. Les bruits, odeurs et l’ambiance générale sont assez représentatifs des bazars turcs.
Une ancienne agora se visite mais elle ne paraît pas immanquable. La promenade en bord de mer est également parfaitement aménagée pour les piétons et cyclistes.
Nous avons rencontré sur Izmir plusieurs étudiants dont Cem qui nous a gentiment invités à prendre un repas chez ses oncle et tante habitant non loin dans la campagne de Bergama. Le repas fut une nouvelle fois succulent et excessivement riche!
Malheureusement le vent de folie -un tourbillon de vent de folie… ils m’entrainent… ne nous remerciez pas c’est cadeau- ce jour là ne permettait pas de visiter l’Acropole de Bergama, qui semblait pourtant remarquable. Nous nous sommes donc contentés d’observer les ruines encore présentes dans le centre ville.
Notre étape suivante a été l’ancienne cité grecque d’Ayvalik. Ici tout ou presque a gardé son jus “européen”. Les bâtisses tranchent avec les habituelles cités portuaires turques et d’imposantes églises trônent au centre de la ville -bien que la plupart ont été converties en mosquées ou musées-.
L’ambiance qui se dégage du centre invite franchement à la flânerie et à prendre le soleil en sirotant un café ou un verre de vin! Nos photos ne rendent absolument pas hommage au lieu donc le mieux reste de venir constater par vous-mêmes.
Ce village à l’âme grecque a su nous séduire avec ses petites ruelles à l’atmosphère paisible, les joueurs de Tavla au café et le bruit des mouettes et de l’eau.
Ayvalik est également la porte d’entrée vers l’île de Cunda, reliée à la terre par deux ponts : sauvage par endroits, jouissant d’un joli petit centre et de belles vues sur les îles autour, ce petit joyau est naturellement un site touristique prisé et les prix s’en ressentent.
Nous avons passé la soirée autour d’une table, de "meze" et de rakı avec les amis de notre hôte. Pour refaire le monde, parler politique et vie quotidienne avant de reprendre la route vers le Nord.
Çanakkale est une ville jeune et étudiante très ouverte d’esprit. C’est également un lieu chargé d’histoire.
Il n’y a pas grand chose à voir en ville hormis une vieille tour horloge et quelques bastions mais la ville est située à deux pas du site antique de Troie, où s’est déroulée la fameuse guerre pour la belle Hélène.
La ville surfe notamment sur cette proximité et offre aux touristes l'authentique Cheval de Troie utilisé dans le Blockbuster américain de Wolfgang Petersen.
La majeure partie des touristes viennent cependant pour visiter la péninsule de Gallipoli toute proche où se sont déroulées d'importantes batailles lors de la guerre d'indépendance de la Turquie -batailles dont un certain Atatürk est ressorti vainqueur et héros national-.
Notre dernière étape sur la route d'Istanbul sera Bursa, une des villes réputées comme les plus conservatrices de Turquie. Ceci ne se ressent pas vraiment en arpentant ses rues et ne nous a pas empêchés d’apprécier l’ambiance de la première capitale Ottomane.
Un balade dans le vieux bazar et la visite des nombreuses et magnifiques mosquées disséminées partout en ville sont un vrai plaisir pour les yeux. Nous avons particulièrement aimé la mosquée bleu turquoise -nommée en réalité mosquée verte, elle est en effet au centre du quartier vert, logique...- et la tombe verte -toujours bleue…-.
Mais les principaux centres d’intérêts sont la mosquée Ulu, l’une des plus grandes de Turquie, les Hans Emir et Koza, et le marché couvert.
Il est également possible de monter à l’ancienne citadelle pour avoir une vue surplombant la ville depuis les quartiers anciens, la tour horloge et les tombes des Sultans Osman et Orhan.
Personnellement nous avons été très impressionnés par le Complexe Muradiye comprenant une impressionnante série de tombeaux des familles de sultans tous plus beaux les uns que les autres.
En gros à l’époque les Sultans tuaient leurs potentiels concurrents en toute légalité -donc leurs fils, frères et cousins- et pour que leur mort ne soit pas veine ils leurs construisaient de magnifiques tombeaux -Ce tombeau sera votre tombeau!.
On a aimé :
Les bombas d’Izmir! Du fat, du fat et du fat!
L’ambiance extraordinaire des ruelles d’Ayvalik et Cunda, sûrement les plus agréables que nous ayons arpentées en Turquie.
La vieille ville de Bursa, chargée d’histoire, ses mosquées et ses tombeaux.
Bon à savoir : Si vous faîtes halte en Turquie pour quelques temps vous aurez peut-être l'occasion de vous faire inviter au sein d'une famille qui cultive l'art de la Cafédomancie, ou celui de lire l'avenir dans le marc de café! Selon les trainées laissées par votre breuvage on saura alors vous prédire changement, voyage, décès, naissance, mariage ou tout autre évènement venant marquer votre futur proche.
Notre budget pour 6 jours à deux : 59 €
3 € de bus : petite galère de stop pour sortir d'Edremit.
54 € de nourriture, dont la plupart à Izmir, et ...
2 € de barbier à Izmir